Stone group

Au moment où le Cours international sur la conservation de la pierre aborde sa septième semaine, les participants peuvent davantage échanger, approfondir leurs connaissances et renforcer leurs nouvelles amitiés. Ils visitent actuellement, en Italie, les sites du Patrimoine mondial de Florence, de Pise, de Parme et de Venise. Ils ont étudié à Carrare les techniques de la sculpture traditionnelle dans un atelier de sculpture, et visité les carrières de marbre. Ils ont eu la chance d’examiner plusieurs projets de conservation en cours de réalisation à Pise et sur le pont du Rialto à Venise. Autre moment fort pour eux : les travaux pratiques qu’ils ont effectués pendant deux jours dans l’atelier de conservation de Stefano Volta, à Collecchio, près de Parme. Ils ont testé à cette occasion des traitements de nettoyage et de pré-consolidation sur différents types de pierre et procédé à l’agrafage et au collage de morceaux de pierre cassés.

Les semaines précédentes, les participants avaient visité des lieux réputés de Rome tels que les laboratoires du Vatican, les jardins du Vatican et le site de conservation de Santa Maria Antiqua du Forum. Sur ce dernier site, ils ont examiné les problèmes posés à la conservation par l’humidité avec le Professeur Ippolito Massari et le conservateur-restaurateur Werner Schmidt.

Depuis le commencement du Cours, les participants ont abordé un certain nombre d’aspects controversés et courants de la conservation de la pierre, que ce soit en cours ou en laboratoire, par exemple Quel est l’objet de la conservation – les matériaux, leur apparence, leur valeur intrinsèque ou leur valeur historique ? Les sessions pratiques tenues au Cimetière non catholique de Rome et les connaissances acquises durant le Cours aident les participants dans leurs choix de conservation relatifs à l’application de méthodes et de matériaux ; dans l’élaboration de systèmes de documentation ; et dans la rédaction de propositions et de rapports sur la conservation.

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Marija et Nashwa partagent leurs points de vue

Afin de vous donner une idée plus précise de ce qu’apprennent les participants au Cours international sur la conservation de la pierre, nous avons interrogé deux d’entre eux, Marija et Nashwa, qui travaillent ensemble à la conservation de la tombe d’Edward St. J Malet au Cimetière non catholique de Rome.

Quel est le sujet le plus important que vous ayez abordé à ce jour dans le cadre du Cours ?

Marija : Même si le Cours sur la conservation de la pierre a abordé jusqu’à aujourd’hui de nombreux sujets très intéressants et importants, je citerais, si je devais choisir le PLUS intéressant d’entre eux, les exposés sur l’humidité et l’eau d’Ippolito Massari. Comme je suis conservatrice-restauratrice, et non architecte ou ingénieur, j’ai trouvé très intéressant d’examiner l’ensemble architectural ainsi que son cadre général, sans me limiter à la surface et aux détails.

Nashwa: Le mortier est le sujet le plus important. Il m’est très utile de connaître les différents types de chaux ainsi que leurs caractéristiques. J’ai également été intéressée d’apprendre à reconnaître les différentes composantes des mortiers grâce à l’analyse des mortiers traditionnels, et à mélanger ces différentes composantes en fonction de leurs finalités. Ce sujet aide à préparer des mortiers appropriés en cas de travaux de maçonnerie. De même, l’approfondissement des connaissances sur l’humidité et l’identification de ses origines et de ses effets sur la pierre constituent un sujet très important. Enfin, je connais maintenant mieux les moyens de limiter l’humidité dans la pierre de maçonnerie ainsi que leur rôle essentiel dans la conservation du patrimoine bâti.

Comment pensez-vous appliquer ces connaissances et données d’expérience à l’avenir ?

Maija : Durant son exposé, Ippolito Massari nous a présenté les sources possibles de l’eau en nous expliquant très clairement le moyen de les différencier. Certaines de ces analyses sont très simples et je crois qu’elles pourront être aisément intégrées à des projets. J’espère ainsi que la prochaine fois que je serai confrontée à un « problème d’eau », je serai mieux en mesure de le comprendre, d’identifier sa source et de trouver les solutions possibles. Enfin, et ce n’est pas le moins important, j’espère être à même d’intégrer certaines des idées qu’il nous a présentées dans les travaux que je mène avec mes étudiants une fois de retour à Vienne.

Nashwa : J’appliquerai en fait ces connaissances à mes travaux quotidiens malgré le nombre insuffisant d’experts qui travaillent dans ce domaine à Gaza. Ces informations techniques vont considérablement accroître l’efficacité de nos travaux. Ces connaissances constitueront également un cadre général pour mieux comprendre et mettre en œuvre les futurs projets de conservation.

 

Nashwa et Marija

 

Marija est ressortissante de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine et travaille en Autriche. Elle supervise les programmes de formation menés sur la conservation de la pierre à l’Université des arts appliqués de Vienne. Elle est elle-même diplômée en Conservation de cette université (2006). Elle concourt actuellement à la conservation du site du Patrimoine mondial de l’UNESCO « Palais royal de Patan » au Népal. Ce projet multinational est une collaboration entre la Fiducie pour la conservation de la vallée de Katmandou (Népal), l’El En Group (Italie) et l’Institut du Musée national (Inde).

Nashwa, ressortissante des Territoires palestiniens, est chef de chantier dans les projets de conservation de l’architecture dans la bande de Gaza. Elle est diplômée en Ingénierie architecturale. Elle supervise la conservation de la demeure historique d’Elsaqqa en coopération avec le Centre Riwaq de conservation architecturale de Ramallah, qui est financé par l’Agence suédoise pour le développement international (SIDA) et l’UNESCO.

Le Cours international sur la conservation de la pierre est proposé en partenariat avec le Getty Conservation Institute.